L'histoire de Souk-ahras débute ainsi
UN CAMP, UNE ANNEXE, UN
CERCLE
Les troupes françaises viennent pour la
première fois, dans la région en 1843.
Elles
sont en démonstration dans un pays, « les Hanencha »,
Particulièrement
agité et dominé par l’influence de deux grandes familles rivales, en lutte pour
maintenir leur suprématie dans la contrée. Leur puissance s’étend sur un vaste
territoire que l’on doit surveiller sévèrement.
Une colonne arrivée de Bône choisit, pour
camper, un mamelon su lequel un marché important et fréquenté par des tributs venant
de très loin se tient le dimanche. Deux sources abondantes et voisines, « Aïn
Zerga et Aïn- Mallah-siouà » (la source où s’amuse les lions)., permettent
au bivouac de s’installer sur ce lieu propice à une observation sérieuse et efficace.
Le terrain est recouvert de nombreuses
pierres romaines.
Des
épitaphes, trouvées sur quelques unes, révèlent que le camp est établi sur l’emplacement
de l’ancienne Thagaste, patri de saint Augustin.
UN CAMP
Les premières troupes restent peu de temps.
Elles ont pour mission de parcourir et de surveiller le territoire.
D’autres les remplacent et s’installent au
même endroit. Elles y séjournent pendant plusieurs mois ; elles s’organisent.
Leur
premier soin et de restaurer l’unique maison.
Remise
en état, elle abritera les services indispensables au fonctionnement du camp.
Trois années se sont écoulées. Nous sommes
en 1846.
Des commerçants de toutes nationalités et
de toutes races, qui suivent les colonnes et vivent de la vente de camelotes,
de vivres et de tabac aux soldats, élèvent quelques baraques en planches,
recouvertes de diss, sous lesquelles ils pratiqueront plus aisément leur « petit
et fructueux commerce ».
Les militaires construisent également une
maison destinée à leur cantine. Les documents passés sous nos yeux, nous ont
appris qu’il s’agit d’une masure. Ce n’en ai pas moins la première maison de
Souk-Ahras, en ne tenant pas compte de celle trouvée sur les lieux en 1843.
Si cette bâtisse était encore debout, elle
se trouverait aux abords immédiats du grand borgj, sur le versant dominant l’Oued
–Zerga.
Rien ne peut laisser présager, dans cet
ensemble assez médiocre et d’apparence provisoire, que l’ancienne Thagaste se
réveillant un jour, renaîtra pour faire place à une ville moderne.
A la fin de 1850, plutôt au début de 1852,
un immense et important, un borgj-fondouk, devant servir de refuge en cas de
révolte, est édifié par le service du Génie.
C’est
le grand bordj actuel.
Les travaux sont sur le point d’être terminés lorsqu’une insurrection
éclate.
Pendant
Trois jours, le fondouk est l’objet d’assauts farouches, tous repoussés grâce à l’énergique et l’héroïque
défense de soixante-dix-sept travailleurs militaires et civils qui s’y sont
réfugiés, sous le commandement du sous lieutenant Lesbarrère.
Nous ne nous étendrons pas d’avantage sur
ce sujet qui dépasse le cadre d’une monographie, mais dans un appendice, nous
publierons les photographies de lettres relatives à l’insurrection de 1852, appartenant
autant à l’histoire de la ville de Souk-Ahras qu’à celle du bureau arabe,
devenu la commune mixte.
Les évènements dramatiques de 1852 ont pour
conséquence la transformation du camp provisoire et un camp permanent, à un effectif
plus important, composé de légionnaires et de tirailleurs.
Progressivement
l’administration y prend corps. Certes elle est au début purement militaire ;
elle n’en accomplit pas moins un effort méritoire en faveur de la colonisation.
Le nombre des habitants civiles est alors
infime, cinquante au maximum. Bientôt quelques maisons sont construites par des
européens.
Autour du camp et sous sa protection un
village s’ébauche.
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