Des centaines de pèlerins chrétiens se sont réunis vendredi 2 mai dans la ville algérienne d'Annaba pour fêter la restauration de la basilique historique de St Augustin.
Le Pape François s'était fait représenter pour l'occasion par son envoyé spécial, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue entre les religions. Le nonce apostolique à Alger, Thomas Yeh Sheng Nan, des évêques et des représentants des ministères algériens des Affaires étrangères et des Affaires religieuses étaient également présents.
Les participants ont parlé de la convergence des religions et incité à un tel dialogue, soulignant la nécessité de renoncer à toutes les formes de violence et d'extrémisme.
Venus de différentes provinces, les participants ont marché pendant deux jours dans les pas de St Augustin, pour se retrouver au pied de la colline de l'église d'Annaba. Ils ont également visité le monastère de Tibehirine, où sept moines avaient été tués par des groupes terroristes durant les années 1990.
L'église St Augustin est l'un des haut-lieux les plus anciens de cette ville côtière. Elle accueille chaque année près de vingt mille visiteurs et touristes, et est considérée comme un symbole du dialogue entre Chrétienté et Islam.
Le centenaire de cette basilique, qui coïncidait avec la fin de ses travaux de rénovation, est "un évènement important pour tous les Chrétiens", a déclaré Mgr Paul Desfarges, évêque du diocèse de l'Eglise catholique romaine de Constantine et Annaba.
La restauration de cette église est "un symbole majeur de la coexistence interconfessionnelle", a-t-il ajouté.
Pour sa part, Abderrezak Sebgag, du ministère algérien des Affaires religieuses, a parlé de "l'esprit de tolérance et de fraternité qui doit caractériser les actes de l'ensemble des croyants".
Il a souligné que l'Algérie compte près de trois mille Chrétiens pratiquants, ajoutant que son pays a "toujours été ouvert au monde et respectueux de toutes les religions".
Le cardinal Jean-Louis Tauran a quant à lui souligné l'importance du dialogue entre Chrétiens et Musulmans, qui sert les intérêts de la société.
Il a appelé Musulmans et Chrétiens à "oublier leurs différends du passé afin de se comprendre mutuellement dans un esprit qui leur permette de promouvoir et de protéger la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté dans le monde, et de renoncer à toutes les formes de violence et d'extrémisme qui divisent les peuples et les nations".
"Une telle coexistence s'illustre par les comportements quotidiens les plus simples, comme le fait d'aider une personne malade, d'accompagner un enfant ou d'enseigner", a-t-il ajouté.
"Musulmans et Chrétiens ont de nombreuses choses en commun, qui doivent être développées pour le bienfait de la société", a-t-il ajouté. "Les Catholiques qui vivent en Algérie sont bien traités et participent à la vie quotidienne. Le dialogue entre les religions part de cette coexistence de chaque jour."
Nombre de philosophes et de responsables religieux ont salué cet appel à organiser des manifestations interconfessionnelles.
"Les discussions sur le dialogue entre les religieux ne doivent pas se contenter d'être des slogans, mais doivent toucher les élites et la société civile, afin que cette culture puisse être progressivement consolidée", a insisté cheikh Mohamed Ramdani, soulignant la nécessité pour les universités islamiques d'intensifier les programmes de ce dialogue et de les intégrer dans leurs cursus.
"Cela peut se faire en mettant à disposition un nombre suffisant d'ouvrages scientifiques de référence pour assurer l'efficacité de ces programmes, en examinant les programmes universitaires et les ouvrages correspondants, ce qui implique de différencier clairement les cultures et les civilisations, afin de les débarrasser de tout élément d'intolérance et d'extrémisme", a-t-il ajouté.
Et de conclure que plus d'espace devrait être consacré "au dialogue dans les sermons religieux".
2 commentaires:
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Tout ce qui va dans le sens d'un rapprochement des personnes est à soutenir, à encourager pour que cesse la discorde qui ne conduit qu'à des extrémités dont la violence et les guerres ne sont pas exclues.
Bla bla bla penseront certains prêts à en découdre et qui ne réalisent pas qu'eux seuls paieront la facture, les donneurs d'ordres sont en retrait, ils attendent...pour compter les points.
Nous avons vécu nous parmi des personnes de religions différentes
et nous avons beaucoup plus souvent qu'on ne le pense tissé des liens avec eux.
Comme l'écrivait un SA dans un de ses messages lu : nous sommes tous imprégnés de ces échanges ,aussi bien eux que nous.
Pourquoi combattre l'autre que l'on nous dit" différent" parce qu'il ne se rend pas au temple, à la mosquée où à l'église selon que l'on ne se rend pas au même endroit pour rechercher ce dont tout humain a besoin.
Nous avons suivi ce 17 mai sur ARTE une émission : De l'Orient à l'Occident. Nous ne parlons pas assez de tout cela, et celui qui s'y emploierait se ferait "écarté"
Nous espérons que beaucoup ont vu cette émission.
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